" Dale agua" voilà comment on saluait le Che
lors de son voyage à travers l'Amérique du Sud....Vous imaginez peut être
que c'est un appel à la révolution...je traduis donc : "dale agua: tu
vas aux fraises" car le Che portait souvent un pantalon trop court !
Mais le Che au détour d'une page vous émeut avec cette rencontre d'une
vielle dame pauvre, malade dans les derniers moments de sa vie...."C'est là,
dans les derniers moments de ces gens dont l'horizon le plus lointain a
toujours été limité au lendemain, que l'on se rend compte de la profonde
tragédie vécue par le prolétariat du monde entier....jusqu'à quand durera
cet ordre des choses....Mais l'heure a sonné pour les gouvernements .....de
consacrer plus d'argent à financer des œuvres d'utilité sociales." Alberto Granado et le Che poursuivent leur voyage, le Pérou puis la Colombie et le Venezuela. Le Che continuer jusqu'à Miami et rentrera à Buenos Aires en septembre 1952. Plus le temps passe et plus le récit du Che s'aiguise ; de
l'analyse politique sur le Chili ou la Colombie au regard sur la
misère des Indiens ou sur l'exploitation des travailleurs dans les mines ou
encore sur les léproseries au Pérou. Le livre finit par une lettre de Colombie à sa mère et par une annotation en marge où le Che après une rencontre avec un homme ayant fui l'Europe lui parle de Révolution et c'est pour le Che une révélation et sur cette rencontre j'aimerais en savoir plus , j'ai eu l'impression à sa lecture d'une allégorie plus que d'une véritable rencontre. J'ai lu ce livre avec un regard particulier, mon fils est actuellement en
Argentine, il découvre aussi l'Amérique Latine avec un ami, tous les deux
sont passionnés de foot comme le Che (eh oui le Che est argentin donc il
joue au foot..) et les lettres qu'ils m'envoient font écho à ce voyage à
motocyclette, les Indiens ont toujours ce fatalisme, "certains donnent
l'impression de vivre parce que c'est une habitude dont ils ne peuvent pas
se débarrasser", les Nord -Américains sont toujours là avec leur appareil
photo, leur chemise de sport, "correspondant d'un autre monde" , les routes
toujours aussi abruptes et dangereuses, les slogans toujours présents sur
les murs au Chili : Vous rirez donc, vous boirez de mate avec lui mais vous admirerez le courage du Che, sa volonté, vous respirerez douloureusement avec lui (il était asthmatique) et vous partagerez sa révolte. Je vais maintenant chercher le film de Walter Salles , j'espère retrouver cette humour et ce regard particulier et toujours actuel sur l'Amérique Latine.
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